Jonathan Nangle – where distant city lights flicker on half-frozen ponds

Rylan Gleave – Swainsong (w.p.) ~

Darlene Zarabozo – Are you there (w.p.) ~

interval

Emma Lloyd – caprices esquisses (w.p.)

Émilie Girard-Charest – Mue (w.p.)*

interval

Egidija Medeksaite – Mishra Pilu (w.p.)*

Molly Joyce – Shapeshifter

~ winner of the 2020 call for scores
*commissioned by The Night With…

Programme (English below)

where distant city lights flicker on half-frozen ponds — Jonathan Nangle

Une analogie me vient à l’esprit, une image ondoyante et distordue, quelque chose de familier qui se transforme par les mouvements des glaces et leurs effets prismatiques. Dans cet esprit, la pièce explore librement le matériau à travers une forme de thème et variation, de couleurs qui se transforment à la surface.

Le titre de la pièce est tiré d’un article du critique d’art Jonathan Jones où il décrit une série de peintures abstraites de l’artiste allemand Gerhard Richter intitulées Cage (1-6). Ces peintures sont un hommage de Richter au compositeur américain John Cage.

www.jonathannangle.com

Swainsong — Rylan Gleave (w.p.)

« Cette histoire n’est pas entièrement de moi et n’est pas racontée uniquement par moi. »

– Ursula Le Guin, La Main gauche de la nuit

Swainsong est davantage un trio qu’un duo, avec deux claviers joués

à 220 milles de distance

/se transformant ultérieurement en une bande

la violoniste atteint tardivement ce monde, qu’elle parcourt avec de nouveaux amis inhabituels

/à travers les buissons, le sable, les gravats

/au cours de longues nuits chaudes

www.rylangleave.com

Are you there—Darlene Zarabozo (w.p.)

Cette pièce demande si Vous êtes présent ou non.

Elle exige que Vous soyez capable d’écouter et d’entendre Votre son avant que Vous ne produisiez la note; que Vous fassiez appel à Votre imagination, que Vous fassiez confiance à Votre instinct.

Vous devez vous forcer à penser au-delà de la scène et à questionner les limites non seulement du violon, mais les Vôtres aussi.

Qu’est-ce qui semble approprié?

www.darlenezarabozo.com

caprices esquisses — Emma Lloyd (w.p.)

pour ma mère et mon père

Quatre artefacts, trois chorals et trois murmures, sans ordre précis. Écrites pour la plupart dans une période de réflexion, ces pièces se veulent des explorations du violon et de mon rapport à lui. Elles sont à la fois un défi pour moi et une célébration de la flexibilité de l’instrument.

Certains des sons se situent aux limites de ce que peut produire l’instrument. Pour moi, les subharmoniques, les harmoniques d’archet, les wolf tones et autres « phénomènes indésirables » font tous partie de l’univers timbral très riche de l’instrument et ces pièces leur font la part belle.

Ça peut fonctionner ou non. N’aie pas peur; ce n’est pas un test; c’est une exploration.

https://emmajanelloyd.com/

Mue — Émilie Girard-Charest (w.p.)

Le mot « mue » a plusieurs significations. Il peut référer au changement de registre de la voix d’un adolescent, mais il peut également désigner le moment où un serpent perd sa peau et qu’une nouvelle pousse. Globalement, il est toujours question d’un processus de transformation, avec toutes les instabilités et fragilités que cela implique.

Dans Mue, je me suis intéressée spécifiquement aux aspérités, aux délicats interstices qui s’ouvrent lorsque l’on évolue en territoire nouveau. La pièce est un trajet d’exploration des espaces liminaux de l’instrument par le truchement de l’utilisation du registre extrême aigu de l’instrument et de timbres complexes. De travailler avec de tels matériaux implique un haut degré de risque et nécessite de l’interprète une grande capacité d’adaptation. Bien que la partition soit totalement notée, ce qui fait l’œuvre est ce qui se déploie au moment de la performance, ce qui émerge et la façon dont cela est accueilli afin d’embrasser l’instabilité.

Mishra Pilu — Egidija Medeksaite (w.p.)

Pilu est un raga indien qui emploie toutes les hauteurs chromatiques, où toutes les notes chromatiques sont admises. Le raga Pilu est joué en fin d’après-midi, avant le coucher du soleil.

Mishra est un mot sanskrit qui signifie « mélangé », ce qui donne beaucoup de marge de manœuvre à l’interprète pour emprunter des tournures mélodiques à d’autres ragas. Le raga Mishra Pilu est empreint de dévotion et de piété, il exprime un mélange envoutant d’émotions, source éternelle d’émotions humaines : la joie, la tristesse, le désir et la tendresse.

Mon intention était de créer des changements très lents, fondés sur des figures très strictes et en même temps presque imperceptibles.

Shapeshifter—Molly Joyce

Écrite à l’hiver 2015 à La Haye (Pays-Bas), Shapeshifter est centrée sur le concept de contrôle et de sa perte. J’étais attirée par l’idée que dans cette pièce composée pour le duo formé de la violoniste Monica Germino et de l’ingénieur de son Frank van der Weij, Frank ne soit pas visible; je voulais jouer avec l’idée qu’il contrôle d’abord le son de Monica pour ensuite abandonner progressivement ce contrôle. Je voulais également que Monica puisse elle-même perdre le contrôle de son jeu pour se métamorphoser (shapeshift) progressivement en un nouveau son divergent.

Shapeshifter est dédiée au duo Monica Germino/Frank van der Weij, qui ont créé la pièce en avril 2015 au théâtre Korzo de La Haye. Je les ai toujours admirés de loin et la possibilité d’écrire et travailler avec eux est un rêve devenu réalité.

www.mollyjoyce.com

Emma Lloyd is an international performer, improviser, composer, and artist. She performs as a soloist and in small ensembles, working often with live electronics, and collaborating regularly with composers. In addition to the modern set-up, she plays a baroque violin and performs both baroque and contemporary music written specifically for this instrument.

As an improviser, Emma’s performance tends to be quiet and intimate in nature, exploring the innate timbral qualities of the violin, and discovering some of the often hidden sounds that can be found with her unique combination of technique and tools.
www.emmajanelloyd.com